23 févr. 2011

Le Salon de l’Agriculture


Le Salon de l’Agriculture : avec ses opulentes Normandes, ses blondes encornées d’Aquitaine et ses brunes des Alpes couronnées, et la visite tant attendue de l’Ex, qui va leur flatter les pis d’une main distraite, se remémorant maints autres, pétris, dans le cheptel indénombrable des peau-de-vaches que la Grande Biroute a honoré rue du Faubourg-Saint-Honoré. 
Ce salon où l’on flatte est la galerie sylvicole qui masque la forêt du désastre. 
Ce folklore rituel, rudement rustique, odoriférant et coloré, contribue à la perpétuation d’un Mythe. 
Légende des terroirs qui masque l’atroce réalité.
 
La réalité du génocide paysan.
En 1990, avant l’entrée dans l’Union Européenne, il y avait 2 millions de paysans en France. 
Il n’en reste plus que 400 000 . 
Ainsi, par exemple : dans tous les départements du Midi, 60% des surfaces viticoles ont disparu ! Dix-neuf ans de Maastricht ont rayé de la carte près de 50.000 exploitations viticoles !
Les caciques de l’U.E avouent cyniquement que leur but est d’« en finir avec la culture millénaire de la vigne . » Ces gens là préfèrent inonder le marché intérieur de haschich marocain ou d’héroïne d’Afghanistan. 
Le sang de la vigne c’est désormais celui des dizaines de milliers de vignerons qui vont être chassés de leur terre, la rage au cœur, versant des larmes de sang.
Presque tous les propriétaires n’ont plus de successeur. 
La jachère et la vente aux enchères sont les deux mamelles de la France rurale.
Chaque jour que Dieu fait, de longs corbillards d’huissiers défilent sur la glèbe, dans les chaumes et les guérets, pour la Saisie : saisir la ferme, la terre, et jusqu’aux pierres du clos. 
C’est à les faire pleurer, les pierres. 
Il ne reste plus au paysan-saisi que de s’aller pendre à la poutre dans la grange vide. 
Ce qu’il fait. 
Le pain de chaque jour est le pain du soucis.
Il se paie comptant en espèce strangulant, sonnante et trébuchante, monnaie courante à la campagne.
Gérard Schivardi, maire de Meilhac, dans une conférence de presse au salon de l’Agriculture : « Pour l’Union Européenne, à terme, il ne doit pratiquement plus y avoir d’agriculture en Europe. Un exemple : la plus grosse subvention de la PAC, 62 millions d’euros est versée au groupe agroalimentaire “ DOU ” qui délocalise au Brésil l’élevage de poulets… Les prix imposés aux producteurs par les grands groupes de la distribution et de l’agroalimentaire sont, la plupart du temps, en dessous des coûts de production. Cela ne peut plus durer. A cause de la spéculation sur les céréales, beaucoup d’éleveurs ne peuvent plus acheter de quoi nourrir leur bétail. La BCE interdit toute hausse des prix à la production. La PAC n’est qu’un instrument au compte des groupes financiers qui contrôlent l’agroalimentaire et la distribution.  » 
Qui ajoute : 
« Il n’y a pas d’autre issue que la sortie de l’Union Européenne si l’on veut sauver l’agriculture.  »
Il a raison Gérard Schivardi ! 
Si nous ne brisons pas avant, ce carcan maudit de l’Union Européenne qui l’étouffe, il ne va rien rester de notre Vieux Pays. 
Sinon, à la longue, un champ de ruines et le chant du malheur. 
Félix Niesche

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