21 déc. 2010

Obama: sous la pression du congrès sur la question du Proche Orient

Il est loin, le temps où Obama, fraîchement élu et débordant d’optimisme, affichait son ambition pour le Proche Orient : ramener la paix par la création d’un Etat Palestinien viable. 
Une nécessité que « tous savent vraie », rappelait-il au Caire. Aujourd’hui, c’est plutôt l’impasse dans laquelle se sont engouffrées les négociations entre Israël et les Palestiniens qui saute aux yeux, ainsi que l’incapacité des Etats-Unis à y faire face.
Ce n’est pas une première dans l’histoire de la région. Certes. Et pourtant, cette fois, ce pourrait bien être différent, car le point de non
retour à partir duquel les discussions entre les deux parties pourraient perdre toute utilité, toute force, et même tout sens, est désormais visible. Après de nombreuses rencontres, Benjamin Netanyahou et Mahmoud Abbas se sont finalement accordés sur un point : leurs divergences sont trop fortes pour qu’ils puissent un jour adopter une position commune. Voilà de quoi faire penser à beaucoup d’Israéliens que la paix est, une fois pour toute, une utopie. Et Mahmoud Abbas, dont la carrière politique touche à sa fin, n’a pour l’instant pas d’héritier capable de faire vivre, avec le même panache, les idées qui ont permis l’unification du peuple palestinien derrière le Fatah : le courant palestinien de la non-violence pourrait bien se disloquer… et laisser le Hamas dans une position quasi-hégémonique.

Face à cette situation délicate, la solution pourrait bien venir « d’en-haut », comme l’explique Robert Wright, du New York Times. « Les Nations Unies ont créé un Etat juif il y a soixante ans, elles peuvent bien créer un Etat palestinien aujourd’hui » écrit-il. Une issue – la moins pire de toutes, pourrait-on dire – qui conviendrait peu ou prou à tout le monde. Israël, en particulier, pourrait y voir un moyen d’éviter une aggravation de sa situation sur le plan international (rappelons que le Brésil et l’Argentine viennent de reconnaître l’Etat palestinien avec les frontières de 1967). Quant à Obama, il fâcherait sans doute une partie des Américains juifs de droite en proposant une telle solution, mais il rallierait à ses côtés tous les autres, qui comprendraient alors que la paix est à portée de main.

Deux évènements récents montrent la pertinence d’une telle idée. Le 15 décembre dernier, d’abord, le refus exprimé par la Ligue arabe de toute reprise des négociations avec Israël en l’attente d’une « proposition sérieuse » de la part des Etats-Unis. Puis, une semaine auparavant, l’abandon de l’exigence américaine d’un gel de trois mois de la colonisation israélienne en Cisjordanie. Si cet aveu public de l’échec de la politique américaine au Proche Orient montre une chose, c’est bien qu’Obama n’a jamais été en mesure de s’opposer au Congrès et aux lobbies pro-israéliens pour jouer de la véritable arme dont son pays dispose face à Israël : l’aide financière et militaire. Il l’est aujourd’hui d’autant moins que les Républicains sont de retour au pouvoir. C’est pour cela qu’il aura besoin de l’ONU.

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